Alors que l’émotion « médiatique » est à peine retombée concernant la fermeture du site d’Alstom de Belfort, la revitalisation des territoires impactée par la désindustrialisation de la France demeure au cœur des débats.

L’enjeu pour de nombreuses communes dont la croissance démographique était liée dans les années 50 au développement des emplois industriels, est de s’adapter aux mutations de notre économie plus tertiaire, plus numérique. Cette adaptation est indispensable afin de contrer le phénomène de désertification avec son cortège de fermetures des commerces et d’écoles, mais également celui moins envieux de « cité dortoir » sous l’influence des Métropoles devenues avec l’ultra mobilité, un aspirateur des forces vives et de la richesse du Pays.

Forts de leurs parcours respectifs dans la gestion des conventions de revitalisation et de l’appui conseil aux entreprises, Michel SIGOT, dirigeant du Cabinet AURA CONSULTANTS et Dominique VALENTIN, fondateur du réseau de tiers-lieux Relais d’Entreprises ont décidé d’associer leurs compétences au service du rééquilibrage des territoires.

Ce rapprochement vise à proposer aux collectivités, notamment à l’échelle des Communautés de Communes et d’Agglomération, une approche globale autour de leviers qui permettent de rapprocher l’emploi de l’habitat. Le développement du numérique et du télétravail ouvrent en effet de nouvelles pistes à explorer pour fixer et développer l’emploi…

Ainsi et au-delà d’un marketing territorial visant à promouvoir des zones d’activités et des sites industriels ou encore le soutien des entreprises existantes par la mobilisation de financements, avec l’impulsion de entrepreneuriat au travers d’évènements impliquant les différents acteurs de la création d’activité, Michel SIGOT et Dominique VALENTIN introduisent un nouveau levier perçu comme innovant.

Le télétravail et idéalement dans des tiers-lieux, se révèle en effet comme pertinent et notamment pour un actif sur 2 dont l’activité peut s’effectuer à distance en s’appuyant sur les outils numériques.

Salariés, du secteur privé comme public, mais aussi auto-entrepreneurs du territoire ou souhaitant revenir « au pays », les possibilités sont diverses.

Loin d’être une utopie ou une recommandation farfelue, l’intégration du télétravail (idéalement en tiers lieu et à raison de 2 à 3 jours par semaine) dans la stratégie de développement économique a déjà été expérimentée avec succès sur de nombreux territoires ruraux et péri urbains. En rapprochant l’emploi de l’habitat, l’impact sur l’économie locale est réel et apporte d’autres bénéfices pour l’environnement (réduction des émissions de CO2), pour la qualité de vie (Moins de temps perdu dans les trajets) et sur le pouvoir d’achat.

Soutenue par le CGET (ex DATAR), l’incitation à la mise en œuvre du télétravail dans les entreprises et les organisations doit pouvoir être intégrée dans les conventions de revitalisation :  Les exemples de micro-entreprises qui grandissent ne manquent pas.

En complément de la recherche de projets mobiles et de l’appui au tissu local, la structuration du télétravail apporte un ressort nouveau à la revitalisation des territoires, susceptible de contribuer non seulement à la revitalisation des bourgs et villes centre, mais aussi à leur environnement péri-urbain.

Trois leviers à actionner ensemble : l’accompagnement individuel, le financement-conseil du projet , et les outils d’accueil et de développement que sont les tiers-lieux.

Les budgets (parfois résiduels) des conventions de revitalisation peuvent permettre de se lancer dans la reconquête de l’emploi en mobilisant conjointement entreprises et acteurs publics, au bénéfice du rééquilibrage des territoires et de la qualité de vie.